La sécurité au laboratoire est essentielle ... Pourtant, les informations et les outils pour travailler en toute sécurité ne sont pas toujours disponibles facilement.
Nous avons souhaité proposer des outils accessibles afin de répondre à toutes ces problématiques.
Il s'agit d'outils en ligne permettrant de générer les étiquettes, les fiches de données de sécurité et les analyses de risques à partir d'informations compilées dans une base de donnée (issues de l'ECHA) et de scripts.
Nous avons mis ce projet en place après plusieurs années de formations à la sécurité dans les laboratoires où nous avons remarqué que les enseignants avaient difficile à mettre en place les exigences réglementaires car :
- Il existe un manque de cohérence (on peut avoir différentes FDS avec des informations différentes).
- Ce n'est qu'une contrainte (les outils actuels sont peu pédagogiques et donc peu utiles dans la vie des enseignants).
- Cela s'ajoute à l'ensemble des tâches que l'enseignant doit déjà faire (la réalisation d'analyse de risques pour chaque manipulation prend un temps important).
Nous avons donc pris le plus grand soin pour mettre en place une base de donnée cohérente, des outils pédagogiques et faciles à utiliser.
La mise en conformité du laboratoire
La mise en conformité d'un laboratoire scolaire avec les exigences de la législation sur les produits chimiques dangereux peut apparaître comme une étape fastidieuse. Évidemment, cela va dépendre de l'état de non-conformité de départ. Il n'en reste pas moins que la recherche des informations, la réflexion sur la future organisation, le phasage du travail puis sa réalisation peuvent faire peur. Par cet article, nous souhaitons vous aider en vous proposant différentes étapes nécessaires à cette mise en conformité et des outils qui vont vous permettre de simplifier considérablement ce travail. Nous assumerons pour cette présentation que la non-conformité est maximale. Il est évident que la première étape pour vous sera de vous situer par rapport à ces étapes. Pour vous aider à identifier les forces et les faiblesses de vote organisation actuelle, l'ASBL Coren a créé un outil nommé Quickscan qui vous permet de faire un bilan de votre conformité à la législation des déchets. Cet outil est beaucoup plus global que la simple problématique des produits dangereux. Vous pouvez le trouver ici en version en ligne et avoir une photographie de votre situation rapidement. Revenons alors spécifiquement aux étapes liées à la mise en conformité de notre laboratoire. Les laboratoires regorgent encore souvent de vieux produits hérités d'enseignants partis à la retraite, de produits récupérés de-ci de-là qu'il va nous falloir trier afin de ne pas s'encombrer de ces produits pour les autres étapes. Ceci permet souvent déjà de se débarasser d'une partie des produits. Voici les questions à se poser pour savoir si un produit doit être écarté dès cette étape ou si il peut continuer les étapes suivantes et se retrouver donc dans le stock final. Pour réaliser cette première étape, nous vous conseillons de vous poser les différentes questions suivantes dans l’ordre. Elles ont été triées afin de limiter votre travail ...
Des substances parfois importantes à la chimie ont été considérées comme indésirables par les pouvoirs en charge de l'enseignement. Il va de soi qu'il est impératif de respecter ces décisions car leur non respect vous met automatiquement en porte-à-faux avec la législation et va automatiquement mettre en cause votre responsabilité en cas d'accident. Toutes les substances qui ne sont pas autorisées doivent quitter votre établissement le plus rapidement possible. Certaines substances ne sont pas stables dans le temps. Elles peuvent réagir avec un composant de l'air, être hygroscopiques ou simplement subir une réaction interne lente. Si une substance n'est plus conforme à sa structure chimique ou son état physique attendu, il ne sert à rien de la conserver. Cette vérification peut se faire visuellement (un solide devenu humide et compact, transformé en solution, qui a changé de couleur) ou chimiquement (titrage par exemple). Un grand nombre de substances peuvent être autorisées, cohérentes avec votre politique de risque et présenter des risques. Du moment où ces substances ne sont jamais utilisées, un risque même faible est un risque de trop ! Si vous êtes collectivement d'accord sur la liste des substances inutiles, vous pouvez les éliminer. Cela vous permettra de diminuer les risques, de gagner de la placer et de gagner du temps dans ce processus de mise en conformité puisque les étapes suivantes ne seront plus à faire pour ces substances. Pour certaines substances, vous pouvez hésiter. Vous pouvez alors les stocker dans une zone tampon, à accès limité et vous donner une année supplémentaire pour vérifier que ces substances ne sont réellement plus utilisées avant de sceller leur sort.
On vous laisse donc le choix des risques. Il vous est totalement possible de définir un risque comme inacceptable pour vous. Dans ce cas, vous éliminez ce risque en supprimant le produit de votre magasin. C’est votre politique de risque propre, c’est votre choix et votre droit. Un cas précis me vient à l'esprit. Prenons l'exemple du risque CMR (Cancérigène, Mutagène, Reprotoxique). Travaillant avec des élèves plus ou moins jeunes, étant responsable de votre santé et de la leur, souhaitant donc vous protéger collectivement de risques qui peuvent mener à une maladie grave encore trop peu maîtrisée. Il en va de même pour les deux autres risques évidemment. Vous pourriez donc décider objectivement : Du moment où vous avez décidé de votre politique d'exclusion et que vous êtes certains qu'elle ne vous empêchera pas d'exercer votre métier, vous pouvez éliminer les substances qui ne sont pas compatibles avec votre nouvelle politique de risque. Pour réaliser cette étape, il vous faudra consulter les fiches de données de sécurité des substances. Afin de gagner du temps, nous vous proposons de générer les étiquettes et fiches d'informations de sécurité à partir de notre outil. Toutes les substances que vous souhaitez garder peuvent être : écrites dans un registre, les étiquettes et FIS (Fiches d’informations de sécurité) imprimées ... Cela vous servira par la suite. Le registre peut être fait à l’aide d’un simple tableur (Excel, Sheet, calc, ….). Maintenant que vous avez fait un tri, il ne vous reste plus que les substances qui sont autorisées, que vous utiliserez, qui sont chimiquement actives et que votre nouvelle politique de sécurité autorise. Il vous faut alors les mettre en conformité avec la législation sur le plan administratif. Nous avons déjà fait une partie du chemin en imprimant des documents (étiquettes et FIS). Nous allons maintenant rendre cela cohérent. En fonction des risques que présente chaque substance, il y a des conditions de stockage : En fonction de ces paramètres, vous pouvez créer des groupes. Avant de bouger physiquement les contenants, travaillez administrativement : commencez par trier vos documents par rapport à la couleur de l’encadré des étiquettes ou FIS. Cette couleur est liée aux risques liés à cette substance :
Une fois ce tri réalisé, vous avez déjà des catégories cohérentes avec les risques. Les substances sans risques particuliers peuvent, si vous le souhaitez, être classées selon un critère supplémentaire afin de faciliter l’utilisation : De cette façon, chaque utilisateur peut identifier plus facilement l’endroit où il doit chercher une substance et où la ranger. Cela permettra à votre travail d’être plus durable dans le temps. Si il est difficile de ranger les substances, elles risquent de ne pas l’être ! Vous pouvez alors scinder votre liste réalisées à l’étape 1 en différentes pages, chacun reprenant les substances d’une catégorie. Il vous faudra pour chaque groupe définir une classification et un nouveau numéro. Pour avoir facile, nous vous proposons de classer les substances organiques par nombre de carbone puis par ordre alphabétique du nom. Pour les substances inorganiques, par métal puis par ordre alphabétique du nom de l’anion. Pour la numérotation, les substances organiques pourraient avoir une numérotation du type Cxyy où Les inorganiques peuvent être numérotés par une valeur à 3 ou 4 digits, incrémentale. En gardant de la place pour intégrer de nouvelles références « au cas où » dans le futur. On pourrait ainsi imaginer que les composés de l’aluminium aient comme code 01xx. L’aluminium étant généralement le premier métal présent au laboratoire par ordre alphabétique du nom du métal, on lui attribuerait la série de 100 à 199.et ainsi de suite. Les inflammables pourraient posséder un code de type Iyxxx où y est le nombre de carbones de la substance (les substances inflammables sont majoritairement organiques, les quelques minérales commenceraient par 0), xxx est à nouveau une valeur incrémentale. Chaque liste peut être imprimée sur du papier de la couleur attribuée au groupe de classement. Une version sera affichée sur les armoires, une à disposition sur le bureau de l’enseignant et une version servira d’intercalaires colorés dans une farde contenant les fiches d’informations de sécurité ou fiches de données de sécurité. La fiche de données de sécurité (FDS) est un document légal important. Il reprend toutes les informations importantes sur une substances. Son grand défaut est d’être grande et l’obligation de les posséder en format papier et de les mettre à disposition dans le laboratoire peut devenir un vrai casse tête. Nous avons donc développé une fiche d’information de sécurité qui reprend les informations de la FDS mais restructurées afin de vous garantir que chacune fasse une page recto/verso. Nous y avons ajouté les informations liées à l’utilisation des substances dans les réseaux d’enseignement en Belgique Francophone. De cette façon, cette farde est utile, utilisable et ne sert pas qu’à être en ordre. Un QRcode sur les étiquettes permet d’avoir accès à sa version informatique sur notre site. Comme les étiquettes et les FIS ne sont pas stockées physiquement sur le serveur mais générées à la demande par un script, il faudra que vos élèves comprennent l’outil de génération pour afficher la FIS. Une vidéo sur notre chaine youtube explique en détail le fonctionnement de notre outil.
Etape 1 : Identification et tri
Cette substance est-elle autorisée ?
Une laboratoire d'école, ce n'est pas un laboratoire de recherche ! Dans notre cadre de travail, le produit fini, c'est le savoir et non la production chimique.
La première étape donc est de vérifier si chaque substance que vous possédez est autorisée au regard des différentes listes émises par les réseaux d'enseignements. Vous pouvez trouver ici celles pour la Fédération Wallonie-Bruxelles et pour l'Enseignement libre (SeGEC).Cette substance est-elle encore chimiquement active ?
Utilisera-t-on cette substance dans le futur ?
Cette substance ne présente-t-elle pas trop de risques (des risques que nous ne sommes pas prêts à courir lors de son utilisation) ?
Il peut arriver que malgré le premier tri, des substances présentent un risque que vous ne souhaitez pas endosser avec vos élèves ... Et c'est tout à votre honneur. La législation spécifie bien qu'il faut dans l'ordre :
Il vous est donc loisible de placer en équipe le curseur là où vous le souhaitez. Vous éliminerez donc plus ou moins de substances en fonction du niveau de risque que vous accepterez.
Etape 2 : Création d'un registre des substances et classification des substances
FDS ou FIS ?
Gestion du registre
Nous avons développé un outil de gestion des registres afin de pouvoir gérer votre liste de réactifs et de produits. Cet outil est en lien avec nos différents outils. Ainsi, en créant une étiquette, il vous est possible d'ajouter directement la substance à un registre par exemple.
Etiquettes et fiches d'information de sécurité
Les outils essentiels de la sécurité chimique, en version éducative ! Les informations réglementaires ... Et bien plus ... Les réglementaires ... Et bien plus ... L'identification est évidemment quelque chose de fort important, elle doit être exacte et suffisament complète. Quand on parle identification, on parle : De la substance avec : Du fournisseur de l'information (nous) à l'aide : Le QR-code vous permet d'arriver directement sur la page de la fiche de donnée de sécurité de la substance (inscription et abonnement en règle nécessaire). De cette manière, directement au laboratoire, vous pouvez en savoir d'avantage sur la substance et accéder via différents liens vers d'autres bases de données comme celle de ECHA. Mention obligatoire, régie par la classification des substances chimiques, la mention de danger doit apparaitre en assez gros, en rouge. On peut selon le cas rencontrer les mentions : Comme ces mentions (comme les pictogrammes, les phrases H et P) dépendent de la classification, on peut malheureusement avoir, selon les sources, des informations variables. Ce qui peut, à juste titre sembler étrange. Nous avons souhaité régler ce problème et nous référer à une source unique, l'agence européenne des substances chimiques (ECHA). De par son fonctionnement (collecte de l'information puis classification), l'agence retient certaines classifications soumises pour la classification harmonisée C&L (classification and labelling), la fameuse CLP. D'autres classifications, proposées par les fabriquants et importateurs ne sont pas retenues pour le CLP mais figurent dans l'index C&L reprenant l'ensemble des propositions des acteurs. Il arrive que certaines classifications ne soient pas reprises dans le CLP mais sont mentionnées par l'ECHA dans les notifications CLP. Ce fonctionnement pose forcément des soucis de compréhension. Pour régler ce soucis, nous proposons une option qui permet de ne prendre en compte que la classification CLP ou d'y adjoindre les notifications. Un logo différent apparaît alors sur l'étiquette et la fiche de donnée de sécurité afin d'informer le lecteur de quelle source a été choisie. Nous avons défini des couleurs permettant facilement à chaque utilisateur qui a un récipient étiqueté en main puisse le ranger facilement.Ce classement est basé sur la législation qui comprend à la fois le tableau des incompatibilités chimiques,qui permet une première approche pour le rangement en sécurité des agents chimiques dangereux (Ce tableau a été recréé à partir de celui du SIPPT de la Fédération Wallonie-Bruxelles) : Mais aussi la priorisation des risques lorsqu'il existe plusieurs pictogrammes : Le code couleur proposé est donc le suivant :
Description des caractéristiques
Les pictos
L'identification et lien vers l'information complète
Mention de danger et source de l'information
L'information présente est issue uniquement de la classification CLP
L'information présente inclu les notifications en plus de la classification CLP
La classification par couleur